Interview de Matthieu Gain…

… journaliste au Progrès de Cornouaille.


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Les quatrièmes C participent à une Classe presse. Pour la première rencontre avec leur journaliste partenaire, ils ont préparé quelques questions.


Le métier de journaliste

Pourquoi avoir choisi ce métier ?
J’ai 28 ans et j’ai envie de faire ce métier depuis la classe de 6e : j’étais curieux, intéressé, j’avais envie d’aller vers les autres.

Quelles études avez-vous faites ?
Un bac Littéraire, deux ans de prépa, une maîtrise d’histoire puis trois ans d’école de journalisme.

Depuis combien de temps travaillez-vous ?

Depuis trois ans et demi au Progrès de Cornouaille, c’est mon premier poste. Auparavant, j’ai fait des stages chez Ouest-France et en radio.

Quelles qualités faut-il pour devenir journaliste ?
Il faut être curieux : avoir envie de connaître, de savoir comment ça marche et pourquoi. Ne pas hésiter à poser beaucoup de questions, être patient, réactif, aimer les choses qui bougent.

Quelles sont les compétences requises ?
Être synthétique, savoir faire un résumé clair, rendre compréhensible l’actualité aux lecteurs.

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La réalisation des articles

Comment choisissez-vous vos articles ? Avez-vous le choix des sujets ?
Oui, j’ai le choix… mais il y a d’abord des rendez-vous à l’agenda (invitations à la presse). Ensuite seulement, je prends l’initiative de la recherche de sujets.

Êtes-vous spécialisé dans une rubrique particulière ?
La rubrique « économie ».

Combien d’articles devez-vous rédiger ? Combien de temps passez-vous à rédiger chaque semaine ?
Environ deux pages par semaine (soit six à huit articles). J’écris entre une et quatre heures par jour, au bureau. Je suis, le reste du temps, à l’extérieur (rencontres, enquêtes). Certaines journées se déroulent entièrement sur le terrain.

Est-ce difficile de boucler à temps ?

Le bouclage se fait le mercredi en fin de journée (grand maximum le jeudi matin). Quand je sens que je ne serai pas dans les temps, je préviens suffisamment à l’avance : il ne faut pas de trous dans le journal ! (NB : Le Progrès de Cornouaille paraît le vendredi.)


Est-ce difficile de trouver des sujets intéressants ?

Très bonne question : intéressants pour qui ? Pour moi ? Pour le lecteur ? Le lectorat du Progrès de Cornouaille : les élus, la CCI et la Chambre des métiers, les institutions, etc.
On aborde alors la notion de journaux généralistes et de magazines spécialisés ; le fait que dans un journal, chacun va chercher ce qu’il souhaite (tout n’est pas lu).

Avez-vous déjà écrit de fausses informations ?
rires. Non. Dans ce cas, on préfère ne rien faire. On n’invente pas.

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Travaillez-vous seul ou en équipe ?
Il m’arrive de travailler en équipe, cela nous apporte un autre regard sur notre travail.

Est-ce que vous êtres bien payé  Avez-vous beaucoup de vacances ?

1610 € net /mois. Et j’ai 7 semaines de congés payés. L’avantage de mon métier : être informé avant les autres !

Quels sont vos horaires ?

J’arrive le matin à 8h… et repars en moyenne vers 18h-18h30. Je ne travaille pas le week-end (journal hebdomadaire).

Quelle est la part de votre travail au bureau ? Sur le terrain ?
C’est variable. En moyenne, sur une journée, moitié/moitié. Parfois je passe la journée au bureau (recherches, lectures, etc.)

Quelle différence y a-t-il entre le Progrès de Cornouaille et le Courrier du Léon ?
Il n’y a plus aucune différence. Auparavant, le Progrès de Cornouaille contenait les articles du Finistère sud et le Courrier du Léon ceux du Finistère nord.

Où le journal est-il fabriqué ? Imprimé ?
L’impression se fait près de Lannion, les bureaux sont situés route de Brest, à Quimper. Il s’agit d’une société anonyme. Elle n’appartient à aucun groupe et comporte un directeur/rédacteur en chef et quinze salariés dont sept journalistes.

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Les caractéristiques du métier

Allez-vous souvent à l’étranger ?
Non, rarement, c’est un peu mon regret.

Avez-vous déjà fait un reportage dangereux ?
Non.

Avez-vous déjà interviewé des célébrités ?
Oui, lors des déplacements ministériels. Mais pas de stars (c’est pour la rubrique « culture »).

Est-ce difficile de lier activité professionnelle et vie personnelle ?
C’est juste dur de s’arrêter le vendredi soir pour le week-end, parfois ! Mais je suis plus lent à reprendre le lundi matin.

Êtes-vous parfois en concurrence sur un même sujet avec un autre journaliste ?
Ça arrive, l’objectif est d’être le premier, d’avoir une longueur d’avance.

Vous a-t-on déjà refusé un article ?
Oui, si le sujet a déjà été traité.

Avez-vous déjà été censuré ?
Il arrive que ça ne soit pas évident d’écrire certains articles, mais il s’agit en fait d’autocensure (vis à vis d’annonceurs du journal, par exemple).

Vous arrive-t-il d’enquêter incognito ?
Oui, on essaye d’être discret : toujours cette histoire de concurrence entre confrères.

Y a-t-il des personnes qui refusent de coopérer ?

Oui, il faut être malin pour contourner le problème !

Assistez-vous aux procès, au Palais de justice ?
Non, nous ne suivons pas l’actualité de la justice.

La publicité

Qu’est-ce qui rapporte le plus : publicité ou vente du journal ?
rires. Je suis obligé de le dire : la pub.

Pour finir…

Qu’est-ce que vous préférez dans ce métier ?
Rencontrer… c’est une vraie richesse. Se faire des amis (et des ennemis… rires)

Est-ce que vous vous voyez faire ce métier toute votre vie ?
J’espère !

Mathieu Gain fait alors circuler sa carte de presse (il faut obtenir plus de 50% de ses revenus grâce à l’information pour en bénéficier)… les quatrièmes C en auront bientôt une provisoire pour leur travail d’écriture journalistique… à suivre.

Progrès de Cornouaille/Courrier du Léon
L’hebdomadaire du Finistère
Tirage moyen : 6 000 exemplaires.

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Les vikings

Sur les traces d’une civilisation méconnue, les Vikings, suivez nos spécialistes. Quand des élèves de cinquième se prennent pour un faussaire, un archéologue, un linguiste !!!

Pour les retrouver, consultez la rubrique « Les Vikings ».

Les cinquièmes de M. Le Guennec

Du viking au français il n’y a qu’un Ä

Quels sont les mots d’origine viking (scandinave) dans notre langue ? Le linguiste Alex Hique nous précise :


– Le terme marin d’origine danoise RAZ désigne le courant et donnera Raz de marée comme Raz de Sein sans changer de sens ;
– DRAGON est bien la figure repoussante présente à la proue des DRAKKARS d’où il tire son origine, alors que DREKI est le véritable terme scandinave pour désigner les embarcations des Vikings ;
– De NORvège en NORmandie, ces hommes du NORD vont s’installer sur les côtes d’Europe et y laisser leur langue dans les noms de lieux : Honfleur, Barfleur ou Harfleur qui n’ont pas grand chose à voir avec des jardins mais rappellent que ces trois villes ont été construites près de baies (= Fleur en scandinave). Comme ces îles de Jersey ou Guernesey qui, dans leur terminaison, retrouvent leur origine (Ey = Ile en scandinave).

 

A la prochaine, foi de Viking !
Les cinquièmes de M. Le Guennec

Confessions d’un faussaire

    C’est moi Hans Maïer (ou Joseph Fischer ça dépend ), allemand et jésuite, et surtout l’un des plus grands faussaires de l’Histoire. Depuis quelques temps, je possède une carte attribuée aux Vikings. La revendre m’assurerait une bonne fortune mais je veux faire plus : la rendre unique en lui donnant quelque chose qu’aucune carte de cette époque ne possède : une partie des côtes de l’Amérique !
Quand j’ai voulu reproduire l’emplacement du Vinland (nom Viking du Canada d’aujourd’hui) sur cette carte d’avant Christophe Colomb, je voulais utiliser la même encre que celle du document du Moyen Age. Je me suis entraîné à imiter son trait afin que la supercherie fonctionne. Mais comme je n’en ai pas trouvée j’ai du prendre de l’encre de mon époque qui ne contenait pas la même substance.
Malheureusement, un jour, je fus démasqué par Kristen Sedver, historienne américaine d’origine norvégienne. Même si mon trait ressemblait comme deux gouttes d’eau à celui du Moyen Age, l’encre m’a trahi. Pourtant, je n’aurais jamais pensé que cette carte aurait eu un tel succès, des gens furent prêts à acheter cette carte pour une très forte somme, ils ne se doutaient pas que j’étais l’auteur de l’Amérique !

 

Les cinquièmes de M. Le Guennec

Confessions d’un archéologue

En 1963, je me trouvais sur les côtes du Canada, près de l’embouchure du St Laurent, sur un site archéologique, quand nous trouvâmes un squelette vieux de 1000 ou 1100 années, ce qui prouverait que les Vikings auraient découvert l’Amérique. La  tombe contenait les attributs d’un chef qui aurait eu 4 enfants avec 3 femmes différentes. La polygamie était bien pratiquée par les Vikings jusqu’en Amérique.
Deux choses sont en tout cas probables. La première est que le voyage vers le Labrador était moins périlleux par le Groenland pour des navigateurs chevronnés tels que les Scandinaves. La seconde est que les compagnons de ce chef de tribu, peut être de la lignée d’Erik Le Rouge, ont effectivement accosté à Terre Neuve vers l’An Mil mais n’y ont laissé qu’un petit comptoir. Celui-ci aurait ensuite disparu. De toute manière aucun Viking ne cherchait à découvrir l’Amérique, ni l’Inde d’ailleurs !

 

Les cinquièmes de M. Le Guennec